Pour un travail de prévention, le travail de proprioception est un outil disponible pour le préparateur physique. Ce travail doit être régulier. Il permet de lutter contre les entorses, qui représentent un type de blessures récurrentes dans le monde du sport.

La proprioception est une sensibilité nerveuse propre aux muscles, aux articulations, aux os et aux ligaments ou plus précisement aux fuseaux neuromusculaires, aux organes tendineux de Golgi, aux récepteurs de Pacini et de Rufini. 

Il y a deux types de proprioception: 

                                      Statesthésie                                                            Kinesthésie

               -Sensation de la position des membres ou         -Sensation de mouvement permettant de

                 des segments les uns par rapport aux autres.     localiser les différentes parties de notre 

               -Information statique.                                          corps et d'évaluer leur déplacement 

                                                                                            (Vitesse et direction).

                                                                                           -Information dynamique.
 

Des récepteurs sont présents dans toutes les parties du corps (muscles, tendons, articulations) et renseignent le cerveau de façon consciente ou inconsciente. 

• dans les muscles (fuseaux neuromusculaires) 

• dans les tendons (organes tendineux de Golgi) 

• dans les ligaments des articulations (organes de Ruffini, de Golgi et de Pacini)

• dans la paume des mains et la plante des pieds (corpuscules de Pacini)

Il y a également le système vestibulaire qui joue un rôle important dans: l'ajustement de la posture, le contrôle des mouvements, la direction du regard, et la stabilisation du regard. 

Ces récepteurs nous transmettent différentes informations:

• Les récepteurs primaires sont des récepteurs dynamiques sensibles aux modifications de la longueur du muscle et à sa vitesse de contraction. 

• Les récepteurs secondaires sont des récepteurs statique sensibles à la longueur atteinte par le muscle et à la vitesse des changements de longueur.

• Les récepteurs tendineux signalent le degré de contraction (Force) de muscle.

• Les récepteurs articulaires nous informent sur la vitesse, la direction et l'amplitude des mouvements articulaires. 

Comment ça marche ? 

Les récepteurs captent l’information (tension, pression) et la transmettent au système nerveux qui décide alors de contracter ou non certains muscles pour maintenir l’équilibre. Cette information complète celle de la vision en permettant des micro-ajustements très rapides. Le système proprioceptif intervient en permanence pour maintenir notre équilibre dès que l’on est en position instable, sur un sol meuble,etc. 

Quelles utilités dans la prévention des blessures ? 

L'objectif, lorsque nous réalisons de la proprioception de manière à prévenir les blessures, est de préparer le corps à conserver les capacités fonctionnelles de l'articulation ou des membres visés. 

Si nous prenons l'exemple de l'entorse de la cheville, elle apparait lorsque le pied a subi une flexion au-delà des limites de l'articulation. 

L'objectif de prévention des blessures en travaillant la proprioception va être de développer les sensations proprioceptives de l'articulation et la tonicité des muscles de la cheville. Ceci, pour que le cerveau soit informé par les récepteurs lorsque la flexion devient trop importante et contracte ainsi par réflexe les muscles de la cheville dans le but de rester dans les limites anatomiques et ainsi ne pas provoquer de blessure. 

Pour améliorer le système proprioceptif, il faut l'entraîner régulièrement c'est-à-dire l'habituer à être en position instable. Ce travail doit surtout être effectué lors de la période de préparation où le risque d'entorse est plus important (voir chapitre "Blessures dans le football").

Pendant les exercices de proprioception nous pouvons varier les articulations que nous voulons travailler. Lorsque la jambe est tendue, c’est principalement la cheville qui travaille et assure l’équilibre. Par contre, dès que l’on fléchit la jambe, c’est le genou qui prend le relai. En variant l’exercice jambe tendue, jambe légèrement fléchie, on fait donc travailler chevilles et genoux.

La position peut être maintenue 30 secondes à une minute par exemple, avant de changer de jambe. Il serait apparemment plus profitable de répéter l’exercice aussi souvent que possible, plutôt que de faire l’exercice pendant plusieurs minutes.